La missive: Les étoiles et le fer
À celle que le cœur
resta doré bien les attentes et larmes coulées.
Sache que les yeux ont été
faits pour regarder les cieux. En cette nuit bien étoilée, je fis
écrire cette lettre par la main de mon vassal, car bien la beauté
de cette soirée, je crains fort que ce soit ma dernière. Je ne peut
que regarder le scintillement des étoiles qui d’heure en heure me
semblent ternir.
Oui, je meurs. J’eus
bien pourfendre l’ennemie par dizaines, mais l’effort eut raison
de moi. Un guerrier fort comme un géant me brisa de son arme. Une
masse terrifiante sertie de pierres noires en guise d’yeux ainsi
que des gravures et moulures des âmes déchues la compose. Ce diable
me laissa pour mort et avec raison. Je ne peux me relever et délester
mon armure me tuerait sans doute.
Nous étions trois
cavaliers Kinley, Lynch, et moi. Nous avancions toujours plus au nord, aux delà des rives du ruisseau, portes du royaume des fées. Nous
avons payé bien cher cette transgression, il se fut de peut pour que
la première nuit soit l’unique. Au-delà de la première colline,
des fées monstrueuses nous ont sauvagement attaqués, coûtent la
vie de deux de nos chevaux. Ces pauvres destriers ont été arrachés
à la vie suite au poison des plantes dans lesquels les créatures
nous ont poussés. Ce fut un début difficile, mais nous devions
poursuivre cette quête de retrouver notre fils.
Nous avons dû avancer
dans les montagnes, les marais et une magnifique forêt qui auraient
pu être l’éden si ce n’était pas de ces vils occupants. Des
gobelins de mauvais augure. Ces terres sont hostiles à un point que
même les oiseaux n’y chantent. Kinley disparut et Lynch fit
emporter par les tourments des sluaghs.
Nous avons mis près de
six ans. Six années sans nouvelles. Six années de labeur et de sang
versé chaque jour. Six années à espérer revoir les nôtres. Je le
savais vivant des dires de ceux que l’on rencontrait. Nous ne
pourchassions plus un ogre, nous cherchions un héros.
J’envoie mon meilleur
homme pour t'apporter cette lettre. Ce n’est pas Lynch, ni Kinley,
mais notre fils. Que le seigneur en soit témoins il vécut, sauvé
de ces monstres, auprès d’un bretteur plus que talentueux. Il ne
lui impliqua pas que son savoir-faire, mais son honneur et son cœur
brûlant de justice et bonté.
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